Cartel "au Sauvage"



Exceptionnel et rare Cartel, de forme rocaille, en bronze finement ciselé, doré et décoré d'une jeune Africaine tenant une ombrelle et jouant avec un chien, reliés par des guirlandes fleuries.
Le cadran de Charles Balthazar à Paris


Epoque Louis XV


Hauteur 90 cm



Provenance :

Ancienne Collection de la Marquise de Pompadour,
puis de son frère, le Marquis de Marigny
Château de Ménars



Notes


Notre cartel, en plus de sa provenance illustre, offre le grand avantage de comporter tous ses bronzes et son décor d'origine.

A ce jour, un seul cartel identique au nôtre est connu : ce dernier, incomplet de son état (guirlandes de fleurs et ombrelle manquantes), a été vendu à Paris lors de la fameuse vente Bensimon, les 18 et 19 novembre 1981 (lot n° 65). Les frères Bensimon en avaient fait l'acquisition, lors d'une vente au Palais Galliéra, le 24 octobre 1968 (lot n° 69). Il est reproduit dans L'Encyclopédie de la Pendule Française aux Editions de l'Amateur.


Un autre cartel comparable illustrant le même sujet mais avec de légères variantes, reproduit ci-dessous, figurait dans la vente Joseph Bardac, le 7 décembre 1927 (lot n° 69).





En l'absence de marques ou de signature, la rareté de ce modèle, tout comme l'originalité et la qualité de son décor, laissent à croire que la caisse ne peut provenir que de l'atelier d'un bronzier prestigieux, tel Saint-Germain ou Caffieri.


A propos de ses chiens, auxquels la Marquise de Pompadour vouait un attachement tout particulier, on pourrait reconnaître sur notre cartel, Mimi, une petite chienne King-Charles noire tachetée de feu ou Inès, une petite chienne havanaise...




Ces animaux furent portraiturés à plusieurs reprises : c'est ainsi qu'elles apparaissent sur les portraits de la Marquise peints par Boucher en 1756 et 1759, ainsi que sur l'effigie livrée par François Guérin en 1763. Elles furent aussi représentées par le peintre animalier Christophe Huet dans deux oeuvres célèbres, dont le souvenir nous est aujourd'hui conservé, grâce aux estampes gravées par Etienne Fessard et Augustin de Saint-Aubin en 1755 - 1756 et 1758. Enfin, Mimi et un caniche blanc moucheté de noir, dont le nom n'a pas été conservé, inspirèrent à Jean-Jacques Bachelier, probablement en 1759, le double portait qui fut miniaturisé sur une plaque de porcelaine de Sèvres livrée à la Marquise avec cinq autres figurant des oiseaux. De tous ces compagnons, la Marquise pouvait avoir l'assurance de leur fidélité et de leur constance. En cela au moins, ils se distinguaient des membres de la Cour...

A propos du domaine de Ménars, il fut acquis par la Marquise de Pompadour en 1760. A sa mort, en 1764, ce fut son frère, le Marquis de Marigny, Directeur des Bâtiments du Roi, qui en hérita avec toutes ses collections.


Un ensemble de quatre très belles gouaches dues au talent de Nicolas Pérignon (Nancy v. 1726 -Paris 1782) ayant appartenu à un ancien intendant du domaine et conservées aujourd'hui au Musée du Louvre, nous éclairent sur l'aspect topographique du Château de Ménars dans le dernier tiers du 18ème siècle.



Vue du Château du côté de l'entrée
(Musée du Louvre, inv. 32 322)



Vue du Château du côté de la rivière
(Musée du Louvre, inv. 32 321)



Vue du Château entre les bâtiments
(Musée du Louvre, inv.32 324)


Vue du Château du côté des Jardins
(Musée du Louvre, inv. 32 326)



Un mot sur Charles Balthazar :

Balthasard ou Balthazar, Henri-Charles dit Charles
Reçu Maître, le 26 mars 1717
Horloger de Mesdames Filles de France. Place Dauphine (1733), Cloître Saint-Germain de l'Auxerrois (1737) puis Rue du Roule (1747)
Un des plus célèbres de cette dynastie d'Horlogers. Il utilisa des caisses de B. Lieutaud, J. de Saint-Germain, E. Roy, J. Dumont, J. L. Beaucour, A. Foullet, J. Goyer et fournit des mouvements à de célèbres Ebénistes comme J. Dubois et J. F. Oeben.
Il eut une importante production de pendules. Parmi ses clients, figuraient le Garde-Meuble de la Couronne, l'Ambassadeur de Russie, le Comte d'Armentières, le Marquis de Saint-Georges et bien d'autres...


Sources et Bibliographie :

Le Dictionnaire des Horlogers Français
Editions Tardy


Les Ouvriers du Temps
Jean-Dominique Augarde
Antiquorum
Editions 1996


Encyclopédie de la Pendule Française
Pierre Kjellberg
Editions de l'Amateur 1997

Vente Joseph Bardac (lot n° 69)
Galerie Georges Petit, le 9 décembre 1927
Etude Lair-Dubreuil


Vente Bensimon (lot n° 65)
Paris, 18 et 19 novembre 1981
Etude Couturier et Nicolay